Site de Léonce BOURLIAGUET

 

Sagesse…

Quelle que soit la peau qu’on habite ici-bas,

Il faut s’en contenter et ne la quitter pas.

Trop étroite ou trop large, elle est à la mesure

De l’être pour lequel la tailla la Nature.

Je regagne mon trou, car maintenant je sais

Qu’autrui n’est pas heureux autant que je pensais.

Ô pauvres animaux, ô pitoyables hommes

Que la faim et la peur troublent entre deux sommes,

Accomplissez sans moi votre triste destin !

Né Rat, je reste Rat : le petit Rat Justin.

Justin chez les Hommes

 

 

Pour noire que soit l’âme d’autrui comme un grenier à foin, comme un grenier à foin elle a toujours une petite lucarne de ciel.

La maison qui chante

 

 

La sainteté n’est pas d’aspirer à une vie supérieure, mais de vivre supérieurement la vie inférieure dans laquelle on est engagé.

 

 

Le jardinage conduit à la science pratique, à la haute et douce philosophie, souvent à la religion.

Ce beau temps-là

 

 

L’hypocrisie et la sagesse des vieux, c’est d’enseigner aux jeunes une morale à laquelle ils ne croient plus.

Troisième Carnet d’un Pédestrian – Vaticane

 

 

La sagesse est de parler pour ne rien dire, ne rien dire pour ne rien promettre, ne rien promettre pour ne rien donner, ne rien donner pour ne rien s’entendre reprocher.

Carnets – Vaticane

 

 

La sagesse est d’ennoblir sa joie d’un peu de tristesse et d’alléger sa tristesse d’un peu de joie.

 

 

Toute liberté ici-bas est conditionnée par une cage trop grande pour que celui qui l’habite en puisse reconnaître l’existence.

 

 

L’ironie est la force et la consolation de l’esprit.

L’indulgence pour les autres et, pour soi, le courage de vivre.

Quatre du Cours moyen

 

 

Vivre en un milieu laid et méchant ; être un homme avec toutes les bassesses que cela comporte ; être un crabe parmi les crabes ; porter sa croix, en faire porter une à d’autres ; et, hors de tout cela, tirer une œuvre propre, lumineuse, riante et réconfortante comme une matinée de printemps.

 

 

Méfie-toi de toi-même, car il y a au centre de toi tout ce que tu fus hier et tout ce que tu risques d’être encore demain.

Les Évangiles gaillards

 

 

 

 

Proverbes

L’expérience, c’est de la dorure au commencement et de la rouille à la fin.

 

Guignol amuse les petits et gouverne les grands.

 

Quand le mendiant devient puissant, l’aumône s’appelle l'impôt.

 

Fumée d’une bûche, première idée de l’âme.

 

On entre dans un Parti comme la sardine dans une boîte, en renonçant à sa tête, trop content d’avoir encore sa queue.

 

L’arriviste est un individu qui fait valoir des qualités qu’ont les autres.

 

Jamais vague qui se retire n’a convaincu vague qui arrive de la vanité du voyage.

 

Vieillir, c’est sentir que le monde devient inhabitable.

 

La vie est un passage à niveau mal gardé entre la naissance et la mort.

 

Les jeunes ont la sottise de dilapider ce que les vieux ont eu la sottise d’économiser.

 

On apprécie toujours les bons maux d’autrui.

 

Les vraies mamelles de la France sont les poches des contribuables.

 

Les choses à moitié dites sont les plus complètement pensées.

 

Il en est qui prennent femme comme, au retour d’une bredouille, on tire une pie.

 

Ce sont les idées fixes qui nous mettent en mouvement.

 

La fin du mois est haïssable.

 

On est plus aisément rendu misanthrope par les méchants que philanthrope par les bons.

 

On a trouvé quatre saints de glace, et renoncé à compter les saintes.

 

Ne relis pas les romans de ta jeunesse : tu serais le seul de tous ces gens-là à avoir vieilli, avec le style.

 

Couche-toi en chapon, dors en loir, lève-toi en coq, vis en alouette.

 

Ce sont nos peurs qui nous ont civilisés, et ce sont nos peurs qui nous ramèneront à la barbarie.

 

Fuis les vieilles gens en bon état de conversation.

 

La faim de l’un est la fin de l’autre.

 

Les emmerdements sont l’engrais des vies énergiques

 

Les grimaces des jeunes présagent leurs rides de vieux.

 

Un vieil homme apprend chaque jour quelque chose qu’il savait déjà.

 

Entre deux proverbes, la sagesse du silence.